22, v’la Narbonne !   (écrit par Pierre COOREMANN)

Organisé par Rolland GERMAIN

Il est enfin là, le 22ème rassemblement de l’Entraide Opel GT, des 21 & 22 septembre 2019, prévu sous le ciel bleu de Narbonne… Comment y échapper, surtout quand un personnage haut en couleurs nous y invite depuis plus de deux ans, nous promettant monts et soleil dans un environnement illuminé par l’astre du jour. L’automne a été choisi pour éviter les trop fortes chaleurs et toutes les excuses réfutées avec brio par un organisateur dont l’enthousiasme nous a envahis. Alea jacta est, 125 enthousiastes répartis dans 63 voitures partent donc pour la Méditerranée, toute chose promise étant due à Roland, notre Germain préféré.

Mais … que se passe-t-il donc dans les jours précédant l’événement ? La tension artérielle de notre hôte monte soudain à 17. Au volant de sa GT il en percute même le portail d’entrée du garage Opel Narbonauto. Comment ? Un épisode de type cévenol* serait probable dans l’Aude aux dates sélectionnées ? Les réseaux sociaux s’agitent et bientôt c’est la vérité qui éclate, comme toujours grâce à Facebook :  Roland est un « follower » de Greta Thunberg et veut conscientiser l’Entraide aux changements climatiques que vont générer les 70.000kms que nos GT vont avaler. A la stupéfaction générale, il pleuvra donc sur Narbonne alors qu’un grand soleil baignera la France du Nord à la veille de l’ouverture du sommet de L’ONU consacré au climat.
Mais trêve de plaisanteries, car le regard de Roland Germain n’est ce matin pas à la rigolade. Les mines sont même perplexes quand il accueille les premières GT au Campanile de Narbonne le vendredi après-midi. Les questions fusent, moins techniques à l’habitude : « Qui a des essuie-glaces de réserve ?», « Tu n’as pris que des shorts ?» - « Tu n’aurais pas deux parapluies ?»  … Heureusement les retrouvailles sont chaleureuses, les k-ways s’échangent et les sujets habituels reprennent prestement le dessus. C’est que nous sommes déjà nombreux à nous retrouver au resto du Campanile le vendredi soir, après nous être installés dans des chambres qui nous rappellent celles d’un autre rassemblement

Le lendemain, les premiers moteurs chauffent dès cinq huit heures du mat, car nous sommes attendus au garage Opel pour le petit déjeuner que celui-ci nous offre. Superbe plaque de rallye, plaquette nominative et roadbook nous sont distribués par les organisateurs pendant que les discussions vont bon train. Quelques gouttes mouillent les GT, mais rien de dramatique en fait. On entend quand même des réflexions un peu faciles, du genre : « Pas étonnant qu’il pleuve, vous avez vu le nombre de GT qui viennent du Nord ? ». Cher Monsieur, sachez que depuis Brest et Olivier de Kersauson, les GTistes de l’Entraide savent tous « qu’il ne pleut que sur les c… »

Il fait donc (presque) sec au moment de partir vers TERRA VINEA, site exceptionnel en Occitanie. Le goudron y conduisant est glissant et des copains à Roland, sans doute, ceux dont les voitures sont équipées de petites lampes bleues clignotantes, nous attendent à presque toutes les bouées pour guider l’escadre vers Portel-des-Corbières. Nous découvrons en chemin le magnifique paysage verdoyant d’un département ruisselant avant de parquer 54 GT et d’entrer au restaurant qui nous sert un menu médiéval bien copieux : tourte, coquelet sur pain, et poire à l’hypocras en guise de dessert. Le tout arrosé d’un gouleyant AOC Languedoc dont certains font grand usage. C’est que TERRA VINEA va nous faire revivre l’histoire des vignes de la région lors de la visite qui se prépare. Nous montons tour-à-tour dans un petit train qui nous conduit aux portes des entrailles de la terre. Des mineurs exploitaient ici le gypse, et nous explorons 800 mètres de galeries sauvegardées par une cave viticole qui y élève aujourd’hui sa production. Après un son et lumière qui met en valeur le site grandiose, notre exploration troglodyte nous fait découvrir les détails d’une villa romaine, et nous conduit à travers les âges de la vigne. Nous dégustons enfin ce vin de Corbières avant d’en recevoir 3 bouteilles des mains de notre hôte. Malheureusement, Roland se trouve dans le même temps obligé de supprimer les balades prévues en front de mer afin d’éviter à nos GT de se retrouver les roues dans l’eau … salée !  Pleuvrait-il encore au dehors ? Quand on pense aux photos azurées imprimées sur les documents d’invitation à notre rassemblement, on se demande quand même si on ne s’est pas fait un peu avoir par l’agence de voyage. Mais enfin, s’il est vrai qu’une averse nous retient à l’intérieur, ce n’est au dehors quand même pas l’inondation annoncée. Les écrans TV que nous croisons gardent toutefois le département de l’« Eaude » en alerte orange, alors que l’Hérault reste tout rouge. Alerte parapluie donc, même si les seuls pépins que nous aurons finalement eus cette année seront (1) un pneu défaillant sur une GT bleu layette, (2) une cosse d’alternateur déconnectée sur une GT orange, (3) un pneu de remorque explosé sous une (superbe) bleue Monza, (4) une petite bosse sur une blanche qui a glissé sur une route humide, et (5) un problème de fusible sur une GT en cours d’identification.

De retour au Campanile, c’est le moment de sortir sa plus belle chemise de l’Entraide, car nous avons une salle réservée pour le groupe dans un bâtiment annexe. Après une Blanquette de Limoux à l’apéro, 100kgs de paella sont présentés par le chef, qui nous met au défi de finir la casserole. On n’y arrivera pas malgré les encouragements de Jean, notre non-Président. Celui-ci nous apprend que nous avons parcouru 70.300kms cette année, dont plus d’un quart au compte des belges qui sont descendus chercher le soleil en nombre. On remet les cadeaux, au premier inscrit, au plus assidu pour alimenter le forum, au belge et au français qui ont parcouru le plus de kms. Patrick a de nouveau créé quelques cadeaux qu’il distribue avant que Florent ne prenne le micro pour nous parler du rassemblement 2020 à Charleville-Mézières. Pour nous rassurer, il précise que, comme à Narbonne, il ne pleut que deux fois par an à Charleville, mais que ça dure un peu plus longtemps. Il nous remet la documentation sur les Ardennes et nous décrit son programme bien détaillé. Quand Jean reprend le micro, c’est pour nous rappeler que le 24ème rassemblement de 2021 se tiendra en Mayenne, que ce sera dans le Doubs en 2022, le Loir et Cher en 2023 alors que le Tarn-et-Garonne se porte volontaire pour 2024 ! Bernard nous rappelle que ce qui définit notre Entraide c’est son esprit de famille, qu’elle a atteint les 25 ans cette année et compte maintenant 380 membres. Et j’ai sûrement oublié quelque chose … Ah oui, le non-comité distribue comme d’habitude les chèques en remboursement d’une partie des frais d’essence à ceux qui sont présents au dîner. De quoi éviter la panne sèche sur le retour, ce qui serait un comble avec le temps qui court !

Bon, c’est le dimanche matin, on va donc se réveiller pas trop vite car le dîner de la veille avait quand même été arrosé, lui aussi. Allez, une petite douche pour se remettre dans l’ambiance, et ça va aller. Faut tenir la GT sur la route jusqu’au parking ZINGA ZANGA de Béziers, avant de nous installer sur le solarium d’une péniche retenue à notre attention. Trajet facile, il n’y a qu’un rond-point où il faut prendre la 3ème à droite, à gauche donc comme nous l’apprîmes à Poitiers. Encore quelques mètres à pieds une fois sur place, et nous découvrons deux péniches adéquatement baptisées « bateaux du soleil » par la Compagnie du Midi qui va nous faire découvrir le canal du même nom. Un stock de parasols a été prévu par l’équipage, et prudents nous nous en saisissons, un coup de soleil étant toujours possible. La navigation est paisible, les ombrelles largement ouvertes transforment par moment notre embarcation en un arc-en-ciel qui voudrait en vain réfléchir la coupole céleste, et une pluie … d’explications nous éclaire sur l’histoire de la voie fluviale. Ceux qui accompagnent Roland profitent de ses multiples explications avant de se retrouver dans l’entrepont pour déguster un succulent repas nautique. La climatisation du bateau fonctionne à fond et nous protège des trop fortes chaleurs (ou peut-être de l’humidité ambiante). Menu de la mer, avec moules et seiches noyées de rouille, vin rouge ou blanc … sec, tout est magnifiquement aligné sur le temps. Nous découvrons l’écluse et le pont canal de l’Orb, le tunnel du Malpas, les 9 écluses de Fonseranes où le génial constructeur lui-même, le sieur Pierre-Paul Riquet, bondit sur notre bateau tandis que nous éclusons notre péniche. L’après-midi est déjà bien engagé lorsque celle-ci débarque le groupe au terme de ce long périple au cœur de l’histoire. Les navigateurs peuvent à présent embarquer dans le bus qui nous ramène aux GT, toujours sagement parquées et fraîchement hydratées par un climat méridional qui raccourcira ainsi le temps des aurevoirs.